mercredi 6 mars 2013

De l'usage des drones


drone de combat "prédator"


Nous savons aujourd'hui à quel point les drones armés sont efficaces dans les zones de combats. Il y a bien des années nous apprenions que des drones armés lançant des missiles air-sol étaient employés par l'Etat d'Israël pour assurer sa sécurité au contrôle des frontières. Depuis les drones se sont perfectionnés et atteignent des cibles très éloignées de la présence des militaires. Ainsi les Etats-Unis utilisent-ils massivement ces armes : près de 400 drones ont-été lancés sous le seul gouvernement Obama, en seulement 4 années donc. Le taux de réussite est stupéfiant puisqu'il est question d'une fourchette entre 80 et 95 %. Bien sûr cette réussite s'accompagne d'effets collatéraux nombreux, des morts civils, des enfants parfois, qui obscurcissent ce tableau. Pourtant la dotation de l'armée de l'air américaine se développe de plus en plus avec un nombre avancé de 9000 drones. Il faut se rappeler qu'ils n'étaient que 50 en 2001. Aujourd'hui cette arme est privilégiée car elle permet d'éviter une confrontation avec l'ennemi, elle supprime les pertes en intervention, d'autre part elle permet d'accéder à des terrains qui autrement seraient impraticables ou ne le seraient qu'au prix de pertes élevées parmi les militaires. Elle est de plus extrêmement précise, d'où le taux de réussite élevé des missions. Aujourd'hui l'enclenchement des drones se fait à plus de 9000 mètres d'altitude, elle atteint sa cible et permet de la visualiser avant l'enclenchement. Des détecteurs permettent d'analyser les voix et de les reconnaître, des détecteurs thermiques permettent de saisir des mouvements jusqu'en des montagnes escarpées. La lutte militaire s'est transformée en lutte antiterroriste, c'est aujourd'hui la traque des terroristes qui préoccupent les gouvernements occidentaux, le Sahel en ce sens et l'activation des drones pour aider l'armée française en est la confirmation. Mais peut-on penser un glissement possible de l'usage militaire à l'usage policier ? On imagine le gain d'un drone dans la traque des leaders négatifs lors des émeutes urbaines, équipé d'une balle taser il permettrait une neutralisation rapide et précise. Bien sûr nous ne sommes plus dans le registre des drones militaires mais de miniatures pouvant se piloter à partir d'un ordinateur ou d'un poste avancé.

pilotage d'un drone à bord d'un véhicule de service


 On peut aussi imaginer un lanceur multiple capable de tirer sur plusieurs cibles à la fois, de même que pour l'espionnage ou le pistage il est possible d'utiliser des mini-drones presque indétectables. Il faut encore réfléchir éthiquement l'usage possible de ces drones. Ce qui pose problème dans un usage militaire : l'appréciation du rapport gain/pertes, la distinction impossible en zone de guerre du civil combattant et du civil, la dilution technique de la responsabilité... disparaît dans l'usage civil. Ici en effet nous avons le visu direct de la scène d'intervention, nous pouvons suivre l'individu incriminé, le marqué avec un drone pour qu'il soit exfiltré par un groupe d'assaut ou neutralisé. La présence d'une caméra qui visionne l'intervention étant une garantie supplémentaire. Les émeutes urbaines peuvent enclencher des phénomènes importants de destructions et de pillage, l'usage des drones, s'il s'accompagne d'un code d'usage strict et d'une déontologie précise, peut devenir un instrument important de sécurisation des personnels et des biens. 

drone

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