mercredi 27 février 2013

Management et civilianisation



Management et civilianisation



 Les chiffres du personnel policier dans l’activité policière est spectaculaire en France où les personnels administratifs sont des policiers sous gestion du ministère de l’Intérieur. On comprend que l’apport de spécialistes et donc de compétences provenant l’extérieur est moins important que le fait de travailler avec des personnels qui appartiennent à la même « maison » et partagent la même représentation des valeurs. Là où la Grande-Bretagne a engagé un large mouvement de « civilianisation » des forces de police, si bien qu’aujourd’hui plus de 40 % des membres des polices britanniques sont des civils, en France le mouvement reste à un bien plus faible niveau (18 % de non policiers sur l’ensemble des effectifs de police nationale en comptant les adjoints de sécurité dans les civils). Là où les gouvernements britanniques ont construit une large panoplie d’indicateurs, avec notamment l’adoption de mesures tenant compte de la qualité du service policier telle qu’elle est perçue par les usagers, les indicateurs de performance retenus dans la LOLF excluent de tels types de mesures. Là, enfin, où les résultats des différentes polices britanniques sont rendus publics, comparés et accessibles directement sur internet, les résultats des polices françaises demeurent centralisés et agrégés dans un rapport annuel de performance. Autrement dit, les usages de la managérialisation semblent ici confirmer plutôt que transformer des traditions de police existantes : la France reste marquée par un modèle continental de police, avec une police tournée vers l’État plus que vers les citoyens, et avec une valorisation de la spécificité de l’activité policière.


policiers anglais


On peut ainsi remarquer que le passage long (entre 12 et 18 mois) dans une école de Police n’a pas comme seule ambition de former à un métier et donc d’acquérir des compétences mais aussi (et surtout) de développer un esprit de corps, et le sentiment d’une appartenance exclusive à l’institution policière (cela étant renforcé par l’effet d’exclusion qui se produit dans la société par « l’aveu » de cette fonction et les récriminations du citoyen à l’égard de l’institution policière).
Les statistiques sont des éléments fondamentaux de la sécurité publique et le DDSP (Directeur Départemental de la Sécurité Publique) doit en permanence informer la direction centrale : au siège du Ministère de l’Intérieur un poste de commandement opérationnel permet de recueillir tous les chiffres des départements, c’est le directeur général de la police nationale qui en a la charge.
Ce sont bien des systèmes hiérarchiques complexes qui fonctionnent dans ce que l’on peut appeler des « cercles de confiances » : il s’agit d’une efficacité fondée sur la confiance de ses membres. C’est la certitude que les membres font tous partie d’une même « maison » qui fonde la certitude de l’obéissance. Dans ce cadre c’est moins la « compétence » des membres des cercles qui compte que la certitude absolue de l’appartenance  à un même groupe partageant les mêmes certitudes et la même capacité au secret.  Il y a un poids très important de l’administration centrale sur les différents services qui eux fonctionnent d’une manière territoriale. 

police canadienne


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