samedi 6 octobre 2012

La violence dans les stades : diagnostic et solution



La violence dans les stades : au risque de l’éthique.  



COLLOQUE INTERNATIONAL PLURIDISCIPLINAIRE
Ethique et Sports en Europe

DU 15 AU 17 AVRIL 2009 A RENNES (France)

Colloque International pluridisciplinaire ; Éthique et Sports en Europe du 15 au 17 avril 2009 à Rennes
 Titre de la communication :
La violence dans les stades : au risque de l’éthique par Thierry Novarese

Désormais le phénomène sportif est inséparable de celui de l’insécurité générée par ses manifestations. Le football est le plus tristement célèbre dans le registre de la violence tant au dedans qu’en dehors des stades. Penser le sport comme facteur de paix sociale, comme capable d’apporter des solutions non violentes aux conflits internes des individus et des sociétés, penser le stade comme une digue capable de freiner la vague des passions et des pulsions, semble aujourd’hui partiellement démenti : le spectacle sportif devient l’écho monstrueux de la part la plus misérable en l’homme, plus encore le sport participe directement de cette violence lorsqu’il ne l’organise pas. Le coup de tête du joueur français Zidane lors de la Coupe du Monde de football était un rude coup porté à l’éthique et au modèle de socialisation par le sport. Alors modifier l’éthique par son versant le plus improbable, celui des pratiques policières. Construire une éthique pragmatique,  diminuer les violences pour modifier l’image du sport.  Si les rencontres sportives sont autant d’occasions d’affrontements quels enjeux sont ceux d’une gestion policière, quels contrôles mettre en place pour sécuriser ses espaces et au-delà le périmètre urbain ? Cette gestion de la violence sportive est le premier laboratoire des nouvelles techniques d’interventions policières, en même temps que le lieu de tous les débordements possibles.

I – Les espaces et les temps du stade

   1 - L’espace cathartique du stade

Le stade est un lieu cathartique, les passions s’y expriment, chacun peut crier sa joie ou sa rage, on peut y pleurer, s’embrasser – parfait tableau des désirs, nouvelle « carte du violent »[i] qui illustre désormais, sans retenue, des sentiments exacerbés. Aristote ventait le théâtre antique comme lieu cathartique permettant à la Cité d’exister sans la violence qui autrement y apparaîtrait.  Au théâtre ce sont toutes les passions humaines qui viennent et se déversent. Pleurer, crier, hurler, rire, toutes les manifestations émotives se font en un endroit qui absorbe tout ce qui autrement menacerait la Cité. Il faut ménager des corridors aux désirs ; des passages afin qu’ils puissent apparaître sans la menace d’une dissolution de la communauté. En d’autres termes il s’agit de canaliser, de contrôler, de laisser apparaître pour mieux censurer. Faut-il voir un équivalent du théâtre dans les stades ? Faut-il comprendre la violence des stades comme l’émanation des miasmes nécessaires d’une société par ailleurs pacifiée dans son contenu comme dans ses aspirations ? Il a déjà été souligné que le football par les couleurs des maillots, par celles de l’équipe, par le jeu des fanions et des cocardes favorise l’adhésion chauviniste et nationaliste. Le spectacle sportif est particulier en ceci qu’il dispose à la fois des éléments passionnels, d’adhérence et de rejet, à travers le soutien d’une équipe contre une autre équipe mais aussi à travers les prouesses qui se déroulent sur le terrain un véritable amour du jeu sinon un art. Toute conversation footballistique glissant sans cesse d’un aspect à l’autre.

   2- Le double espace du match

Il existe un véritable « temps du match ». C’est un lieu d’urgence – moment où les individus ont des attentes spécifiques de spectacle et de participation. Faire cercle autour du spectacle sportif c’est aussi plonger en sa représentation. Cela étant renforcé par la sensation d’isolement en même temps que de toute puissance. Création d’un univers à part entière, forme de géocentrisme ou le centre est le central. Le reste du monde n’existe plus pendant le temps de l’épreuve sportive. Les spectateurs sont disposés en vue de sa réception, de son écho puis de son amplification. Le temps est pénétré de durée, nous ne sommes plus dans l’instant mathématique mais dans la création d’un temps spécifique : celui de la performance. Il y a une forme de suspension du moment dans l’éternité de la tension vers un objectif : marquer. Le stade combine donc paradoxalement l’urgence et l’éternité. Cet univers clos est en perpétuelle expansion, il s’alimente de ses propres passions. Architecturalement le stade est un espace pathologique, car l’effort de l’architecte doit être de rendre visible ce qui est au centre, l’action, tout en permettant de contrôler ce qui lui est périphérique. Il y a une inversion de polarité qui est liée aux différents publics – pour les supporters l’intérêt est au centre – pour le personnel de sécurité et les policiers il est dans les gradins. Nous nous sommes habitué à ces images où l’on voit des hommes tourner résolument vers les gradins afin de repérer, contrôler, surveiller, isoler, reconnaître, faire intervenir. D’autres hommes lourdement équipés doivent contenir, protéger, séparer. Certains doivent appréhender, intervenir jusqu’au cœur de cette place ennemi que sont les gradins[ii]. Il y a toujours trois matchs en un seul, celui des deux équipes, celui des spectateurs faces aux équipes et enfin celui du contrôle et de la sécurité. Le stade absorbe ainsi les fractures sociales et met en scène une violence symbolique dans un  espace de rencontre avec la violence réelle.

II – les techniques d’interventions policières

1-     Gérer une foule

On peut d’abord penser que la structure des stades est une aide, car la forme est close et achevée – elle évite tout débordement ou toute extension de l’espace en dehors de son périmètre. Cela se révèle au moins en partie faux : tout d’abord à l’intérieur : il faut éviter que des objets dangereux rentrent avec les supporters, les systèmes de contraintes (portillons détecteurs, chiens, palpations) ont pris des dimensions importantes et désormais les objets dangereux sont minoritairement en cause dans les accidents. Mais la foule peut se chiffrer en dizaine de milliers de personnes, il y a alors un risque d’implosion car  l’espace n’est pas plastique, on ne peut au gré décider de l’agrandir. Le drame du Heysel rappelle cette réalité : la foule comprimé contre les barrières se trouve écrasée, étouffée – on dénombrera 39 morts et de nombreux blessés. Depuis les barrières qui cloisonnaient les espaces ont été interdites. Mais cette interdiction engage d’autres problèmes de sécurité, la foule ne peut plus être maintenue par des systèmes mécaniques contraignants mais dangereux. Dès lors il apparaît impossible de contenir un mouvement des supporters provenant de telle ou telle tribune autrement que par des systèmes de dissuasion humaine. On place donc des policiers issues des forces anti-émeute à des points stratégiques afin qu’ils puissent intervenir rapidement – de même les joueurs et les arbitres sur le terrain doivent être protégés – on utilise à la fois des forces offensives anti-émeute et surtout des forces passives et dissuasives porteuses de boucliers permettant d’intercepter les projectiles. Cela se couple avec un équipement vidéo afin d’identifier les leaders négatifs (les personnes les plus agités et véhémentes) cette identification locale permet la confrontation avec les fichiers de la police afin de détecter les figures connues du Hooliganisme[iii]. Le système de caméra est dissuasif car il permet l’identification des supporters dangereux ou criminels, il est aussi répressif en permettant  l’arrestation sinon le fichage.

2-     Géographie sécuritaire

Aussi le rapport de défiance est permanent, les forces de l’ordre doivent anticiper des mouvements spontanés ou concertés de groupes ou d’éléments particuliers. La mobilisation du maintien de l’ordre ne se limite pas à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du stade ; si l’on peut espérer canaliser les supporters dedans il y a une continuité sécuritaire à produire au dehors. Or tout dépend de la configuration urbaine du stade. La pire étant celle d’un stade placé au cœur de la  ville ; l’exemple du Parc des Princes à Paris est immédiatement convoqué, la sécurité du quartier est difficile voire impossible à mettre en place, le déploiement policier est de surcroit difficile dans un périmètre urbain par ailleurs calme et habité par une population aisée (Boulogne-Billancourt et XVIe arrondissement de Paris), il y a même une situation d’étrangeté et d’hostilité des résidents face à ce stade qui engage pour eux de nombreuses nuisances (rappelons pour l’exemple que les jours de match nombre de commerces fermes et que les écoles sont elles aussi closes dès le matin afin de permettre le déploiement policier). La meilleure configuration étant celle du Grand Stade à Saint-Denis. La structuration de cette portion de la ville à été mise en place par rapport au stade, la station de RER porte son nom et à pour fonction essentielle d’y amener les supporters. La police y est immédiatement présente et vient encadrer les spectateurs jusqu’au stade  - peu d’échappatoires et aussi peu de tentations le lieu est une « ville-stade » où l’on ne va que pour assister à un match. Le contrôle est aisé comme la circulation des voitures canalisée (alors que dans un espace urbain classique s’ajoute à la circulation des supporters celle des habitants et des usagers des routes – l’engorgement du périphérique les jours de match est un problème pour la ville toute entière et ses occupants).

La configuration particulière du stade de France en fait certainement un modèle d’architecture sécurisée. Son acte de naissance est lié à la coupe du monde de football de 1998 et l’intégration d’une dimension sécuritaire qui n’existait pas en France auparavant. Tout est pensé pour éviter des regroupements risqués de supporters, pas moins de dix huit portes d’entrées afin de fragmenter au maximum les supporters lors des rencontres importantes. L’architecture de cette ville stade est faite « d’un long mail planté, un débord de toiture, des portails escamotables séparant la pelouse des tribunes – l’objectif étant de permettre des déplacements fluides et transparents. 3 niveaux de tribunes avec des accès distincts, 48 compartiments de gradins (4 réservés aux supporters à risques) répartis en 4 grands secteurs étanches permettant d’éviter les rencontres dangereuses. En plus nous trouvons 3 anneaux différenciés selon la fonction : sécurité, santé, médias qui sont la trame invisible du stade, sorte de voies souterraines permettant des déplacements rapides et indétectables de l’extérieur ou au contraire visibles et démonstratifs : on les nomme « voie souterraine de desserte intérieure », « belvédère » et « chemin de ronde » d’où les stadiers possèdent une vue imprenable sur les spectateurs dans l’ensemble des tribunes. La sectorisation des cheminements empêchent les confusions dans les missions et les objectifs. Un poste central de commandement occupe la place centrale des dispositifs électroniques, de télésurveillances et humains. Il est possible de suivre un même spectateur en permanence de son départ de la station de RER châtelet jusqu’à son arrivée sur les gradins. Le mobilier à été conçu pour n’offrir aucune prise capable de la transformer en projectile, il est uni et soudé »[iv].Nous sommes dans une architecture proche de l’univers carcéral, il faut penser la protection des stades comme l’étanchéité pour les prisons. Tout autour on ménage « un glacis » c’est-à-dire un périmètre ouvert qui permet le déploiement et l’intervention des forces de l’ordre. Mais il n’existe pas de formule magique, c’est la combinaison des moyens et l’adaptation qui permettent un meilleur contrôle et une sécurisation des espaces et des personnes, entendu que les spectateurs ne sont pas simplement coupables mais pour la plus grande part victimes des actes de violences. Les matchs ne sont plus mêmes désignés par leur intérêt mais par leur dangerosité, « match à risque » désignant ainsi par avance les débordements et les atteintes au droit.

III  – vers une pragmatique éthique

1-     La violence et la loi

C’est certainement une aubaine pour la recherche policière qui peut s’appliquer à gérer, contrôler, orienter une foule compacte et souvent survolté. La maîtrise du stade permet l’amplification de cette maîtrise à la gestion classique des foules lors des manifestations. Sans compter que de nouveaux matériels peuvent ainsi être testés. Les hélicoptères, les drones, la vidéo-embarquée, les grenades assourdissantes, les grenades neutralisantes, les grenades asphyxiantes, les tazers X26, tout cet équipement trouve[v] une voie d’expérimentation et d’application dans les stades. Si l’Etat est l’acteur principal de la sécurité dans les stades – il devient alors légitime pour lui d’y expérimenter des techniques et des matériels qui, éventuellement, auront un avenir en dehors d’eux. La Loi d’orientation  et de programmation relative à la sécurité du 21 janvier 1995 fixe le cadre juridique d’intervention ou de participation de l’Etat lors des rencontres sportives[vi]. Seuls les organisateurs des rencontres sont responsables de la sécurité dans les stades qui sont des enceintes privées. Ces dispositifs de sécurité doivent permettre d’assurer la sécurité physique des joueurs et des spectateurs lors des rencontres où le public dépasse les 1500 personnes. En droit donc seuls les organisateurs sont pénalement responsables, mais souvent l’organisateur se trouve dépassé par une situation qu’il ne parvient que difficilement à gérer sinon qui lui échappe totalement. Débordé par des supporters ou des hooligans parfaitement rompus aux techniques de déstabilisations. Seul l’Etat possède les moyens d’une sécurité efficace, il est servi à cet effet par une longue expérience du maintien de l’ordre et aussi par le « monopole de la violence légale » qui engage sinon le respect du moins la prudence ou la crainte. La puissance de l’Etat n’est jamais en défaut car il peut toujours décider d’aller plus loin dans la répression des violences – jusqu’aux armes létales. Il faut penser la sécurité dans les stades comme des couches géologiques, la plus ancienne et la plus sûre est celle de l’Etat. La couche proche de la surface, la plus récente et la plus friable est celle de l’entrepreneur et des communes. Cette strate privée est principalement comptable du contrôle le plus simple – les sacs, les entrées, la vidéosurveillance, la détection, la surveillance des parkings,  alors que l’Etat se réserve le maintien de l’ordre et parfois prend la totalité des fonctions lors des rencontres considérées à risques. 

2-     Désarmer pour gagner
Le drame du parc des Princes (le 26 novembre 2006) où un jeune homme est mort et un autre blessé par la même balle tiré par un policier ne doit pas se reproduire,  pour cela il faut revisiter les gtpi (gestes techniques professionnels en interventions), aucun policier ne doit circuler seul, ni sans une identification rapide de sa qualité en cas d’intervention. Le port de l’arme réglementaire (Sig Sauer chargé le plus souvent en 38 spécial blindé) est dangereuse, l’exemple du parc des princes nous fais comprendre qu’un projectile à très fort taux de pénétration avec un impact réduit traverse une cible humaine sans forcément l’arrêter et continuant sa course peut blesser ou tuer à nouveau, il vaut mieux dans le cas des munitions létales privilégier la munition de 11.43 mm qui a un impact très fort sur cible, stoppant la progression mais son effet de choc occasionne des dommages importants. Le risque est donc du côté de séquelles graves sinon de mortalité. En ce cas, et au regard de la finalité de contrôle des foules d’un spectacle qui se voudrait pacifique et populaire, il vaudrait mieux prohiber le port des armes létales ou le limiter à quelques unités d’interventions. On peut obtenir un effet dissuasif  beaucoup plus grand sur une foule avec un taser X26 ou un lanceur 40 (nouvelle génération de flash-balls), pour neutraliser les éléments les plus agités, des groupes d’interventions peuvent être munis de fusils 12mm équipés de la nouvelle balle Xren, permettant la neutralisation neurologique des sujets à grande distance. Rappelons qu’il existe avec le Taser ce que l’on nomme un « effet de soumission » ou « effet de docilité » qui neutralise la personne bien au-delà de la perte neurologique qui ne dure que quelques secondes, cet effet est un allié dissuasif puissant sans les risques du recours à un armement létal. Le FN303 s’il est bien manié peut se révéler encore un allié puissant puisqu’il permet tout à la fois de stopper la personne visée et de la marquer avec de la peinture. Le FN303 est un système à effet mécanique basé sur l'impact d'un projectile de 8,5 grammes lancé à 88m/s par un lanceur à air comprimé. A l'impact, le projectile se brise et transfère son énergie à la cible, causant une vive douleur qui stoppe instantanément l'action. Cet équipement  doit être associé à un équivalent de la Force PT 18 anglaise (constituée exclusivement de formateurs en maniements du bouclier) capable d’aller chercher dans une foule hostile un individu et de le ramener.  On a pu voir en France des images de policiers rouées de coups, démunis face au potentiel agressif d’un groupe de supporters,  il faut donc augmenter la réactivité des forces de l’ordre et accompagner cette politique proactive d’un travail stratégique pointue pour empêcher tout débordement. La puissance publique doit montrer visiblement sa supériorité : le matériel dissuasif doit être visible et intimidant. La couleur du FN303 (rouge) comme celle du taser (jaune) sont en même temps que la possibilité d'une riposte la marque d'une innocuité. Les armes non létales prennent des couleurs vives pour signifier qu'elles ne sont pas mortelles.
3-     Vers une pragmatique sportive européenne :

Il ne faut pas confondre le discours général sur le Bien et l’éthique et la réflexion pratique sur les moyens. Ce sont bien les moyens qui importent car la fin n’est que la somme intégrante de ceux-ci. Nous sommes dans un rapport métonymique, la confusion entre le contenant et le contenu est possible car l’un accompagne l’autre. Il faut changer les pratiques afin d’abord de dissocier le spectacle sportif et l’affrontement causé par certains individus : la politique affiché de fermeté et son application apporte déjà des fruits. Ce sont les techniques utilisés qui façonnent la morale sportive, d’où la condamnation du sport lorsque le spectacle devient celui de l’affrontement et de la violence.
Il ne faut pas se contenter d’une condamnation qui se porterait sur une partie des spectateurs, les « violents », dégageant ainsi la responsabilité du sport et de l’organisation, ceux-ci ont compris qu’ils devaient interroger leur propre fonctionnement, engageant ainsi une action plus réactive qu’elle ne l’a jamais été. Mais le problème de l’hooliganisme, celui de la violence, celui de la haine ethnique, ne peut se résoudre uniquement dans l’enceinte sportive, il est mâtiné d’une exclusion économique, d’un décrochage scolaire et social, ce sont les voies de la désaffiliation qu’il faut interroger et non pas seulement la manifestation spectaculaire du déploiement de la violence finale, le soubassement est ici structurel et non événementiel. Cela est enregistré par un travail en aval sur les clubs de supporters et sur la valorisation de l’action de soutien, sur la création de buts qui viennent détourner du seul exercice de la violence. Construire une politique des clubs en partenariat avec eux est l’un des modes d’accès à la régulation de la violence qui ne manque pas autrement d’intervenir. Il faut poser la question pratique, technique de la sécurité, ne plus raisonner sur des grands modèles fédérateurs et partant abstraits mais sur la réalité de terrain. Pour telle action telle réponse, produire une pragmatique éthique plutôt qu’une morale sportive. Car si les notions de Bien et de Mal existent dans la formation des instances psychiques chez l’enfant et sont nécessaires à la conservation  et pérennisation de la société,  nous savons adultes que la fabrication du Bien et du Mal répond plus à une demande de simplification que de compréhension. Lors d’une rencontre sportive difficile mieux vaut s’interroger sur les formes de l’action, sur les buts des acteurs et sur les protocoles d’engagements de la police. Pour penser les situations mieux vaut alors travailler à partir des critères politiques et non  moraux, travailler la singularité de situations c’est travailler la réflexion politique. C’est à partir de la détermination de ce que le sport ambitionne d’être qu’il faut mettre en place les moyens de cette fin.




Conférence produite par Thierry Novarese au Colloque International Pluridisciplinaire organisé par le Conseil de l’Europe et l’Université Rennes 2 du 15 au 17 avril 2009, à l’Université de Rennes 2 : « Ethique et Sports en Europe», titre de la communication : « La violence dans les stades : au risque de l’éthique ». Publication de l’acte par le Conseil de l’Europe.
 



[i] En référence à la carte du tendre pensée au XVIIIe siècle qui mettait en place une lecture des passions et une orientation possible dans les méandres du cœur humain. Cartographie de la passion qui assure son importance en même temps que la possibilité de son contrôle puisse qu’il s’agit de se connaître émotivement pour mieux se diriger.
[ii] Le Monde du 24 mars 2008 dans sa version internet met en ligne un article sur les nouveaux équipements de la police, le renforcement de la sécurité passive étant l’objectif principal de cette redéfinition du matériel – mais le passage à des dispositifs offensifs doit aussi intervenir pour des cas où l’emplacement dicte des conditions spécifiques d’interventions (comme les stades).
[iii] La LFP (Ligue du Football Professionnel) a publié un carnet noir de la sécurité qui pose un état des lieux des stades et les réponses conjointes de l’Etat, de la Ligue de football et des acteurs territoriaux que sont les communes.
[iv]Basson J.C, « les politiques de luttes contre le hooliganisme », in Roché S., Réformer la police et la sécurité, (2004), Paris, éditions Odile Jacob, p.326-327.
[v] Ou trouvera là des indications techniques précieuses car les équipements subissent des mutations importantes.
[vi] Il faut renvoyer ici à l’article de Frédéric Diaz, « Coproduction de la sécurité : une nouvelle forme de l’interventionniste étatique pour une meilleure sécurité publique ? Le cas des grands rassemblements de population en France » in Déviance et société, vol. 27, n°4, 2003, pp. 430-451. L’analyse produite permet à la fois une compréhension juridique et policière de la situation des stades.





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